x Ballade et endurance x

> Ballade <

J’arrivais avec Respect a pied, tenant a bout de main ses rênes. D’un calme paisible, le grand étalon faisait connaissance avec le doux sable de la plage. Il souffla dessus, il gratta de l’antérieur de sol, avant de faire quelques pas. Je m’approchais de lui, lui fit une caresse et re passais ses rênes sur l’encolure, puis ressanglais. Je montais souplement en selle, écoutant avec délices le doux bruit de l’océan. Partant au pas sous une pression de talon, mon cheval baissa progressivement la tête, marchant sur la grève, la ou le sable était mouillé par l’eau, sans pour autant y enfoncer jusqu’aux boulets. Je fermais un instant les yeux, tenant les guides tout au bout, les laissant quasi pendre sur l’encolure de Respect. Il avançait d’un pas souple, détendu lui aussi, les oreilles lâches, en avant, les crins au vent, s’abreuvant comme moi des odeurs de sel et des cris des mouettes. L’une se posa près de nous, un poisson aux écailles brillantes dans le bec. S’arrêtant un instant, le gris tourna sa tête vers l’oiseau blanc, avant de ronfler des naseaux et de reprendre sa marche.
Apres une petite demi heure au pas sur la grève, je mis l’étalon au petit trot, et enlevais les pieds des étriers, faisant du trot assis sans même y penser. Je me promis de revenir une prochaine fois sans selle… Mais j’avais prévu autre chose après… Pour finir enfin la détente, une pression légère des mollets mit System au petit galop. La tête droite, les oreilles en avant, mâchonnant son mors avec entrain, le beau gris avait un galop très confortable… Traversant une nuée de mouette attablés par dizaines sur un gros poisson échoué, le gris s’amusa a les poursuivre, hennissant avec férocité, caracolant comme un poulain sous les cris des mouettes en colère… Et sachant d’instinct que les fientes n’allait pas tarder, il accéléra brusquement, passant au grand galop, éclaboussant ses guêtres de gerbes d’écume et de mousse grise….

> Endurance <

Apres une détente paradisiaque, je remis mes étriers, raccourcis mes rênes et me remit en position de travail. Mains basses, épaules en arrière, tête haute, dos droit et talons en arrière.
Respect sentit aussitôt la pression des rênes et le changement de posture car il redressa son encolure musclée, activa le pas et ronfla doucement des nasow. Je lui accordais une petite caresse, tandis que je pressais ses flancs avec mes talons. Il prit le petit trot, avant d’accélérer et de se mettre dans un trot très rythmé, tout en souplesse et en cadence.
Pour commencer son endurance, j’optais pour un bon petit trotting d’environ une demi heure. Cela développerait les muscles de l’étalon, tandis qu’il prenait plaisir, sans se fatiguer, a visiter la plage. Me mettant automatiquement au trot enlevé, je changeais régulièrement de pied, parfois trottant en équilibre, parfois assis. Parfois, lors d’une montée – pour une dune par exemple – j’acceptais que le gris prenne le galop et avec un puissant mouvement d’encolure, il la gravissait sans mal, puis reprenait de lui même son trot cadencé.
Peu a peu, son encolure légèrement arquée se recouvrait d’une fine pellicule de sueur, tandis que les nasow grands ouverts, le gris aspirait profondément l’air marin, continuant sans relâche son trot, ne montrant aucun autre signe de fatigue. Apres un petit quart d’heure, je lui fit faire demi tour et nous répartîmes tous deux vers la sortie de la plage, la ou était le chemin boisé pour rentrer a l’écurie. Le trot de Respect se fit de plus en plus souple, moins crispé, moins sec, comme si ses muscles se détendaient enfin, et que le trotting restait un mécanisme.
Enfin, quelques minutes avant la sortie, je repassais au pas et caressais longuement l’étalon, le félicitant énormément, j’ôtais mes étriers et dessanglais de quelques trous. Nous repartons vers la douche, au pas… J’était très fière de mon gris, il avait travaillé comme un champion et il semblait déjà avoir plus de muscles =]